7 décembre 2020

Siaci et Diot tentent un rapprochement

Siaci et Diot tentent un rapprochement

Capital Finance

Le management des deux courtiers Siaci Saint-Honoré et Diot discutent bien d’un rapprochement depuis l’été – c’est qu’ont révélé Les Echos (maison mère de Capital Finance). L’opération, si elle venait à se confirmer, permettrait au nouvel ensemble de peser face au futur mastodonte du courtage en assurances qui résultera du rapprochement entre Aon et Willis Towers Watson. Mais les jeux sont loin d’être faits pour ces challengers tricolores.

Encore faut-il que Charterhouse, l’actuel actionnaire majoritaire de Siaci Saint-Honoré, soit pleinement satisfait de l’opération. Le sponsor britannique serait prêt à donner sa bénédiction à cette fusion à la seule condition qu’elle lui permette de céder ses parts à un niveau de valorisation en ligne avec ses attentes, insistent plusieurs sources. Ces mêmes attentes s’élèvent à  2,3-2,4 Md€, soit 15 à 17 fois l’Ebitda consolidé de l’ensemble constitué par Siaci et Diot. Le groupe afficherait un chiffre d’affaires total proche des 700 M€, avec 480 M€ généré en 2019 par Siaci et 192 M€ pour Diot. Cet acteur du courtage présent tant sur l’assurance santé que sur les biens emploierait aussi plus de 4 000 collaborateurs, dont 3 000 seraient issus de chez Siaci.

Un consortium de minoritaires

C’est justement ce sur scénario que travaille le management de Siaci, sous l’égide de Pierre Donnersberg, le président du directoire, épaulé par Erik Maris – qui traiterait-là un de ses derniers mandats pour Messier Maris & Associés avant de rejoindre Advent. De son côté, la famille Burrus, à la tête de Diot, est accompagné par EY Corporate Finance. L’idée est que celle-ci, emmenée par Christian Burrus (qui a fait parler de lui l’an dernier en jouant contre l’OPA de CVC sur April), détienne 35 % du groupe de courtage constitué. De leurs côtés, les dirigeants de Siaci auraient vocation à conserver environ 10 % des titres, tout comme Ardian, artisan du précédent LBO – et qui avait réinvesti en actionnaire minoritaire aux côtés de Charterhouse. La volonté des dirigeants des deux courtiers serait donc de trouver plusieurs actionnaires détenant chacun entre 10 et 15 %. C’est en tout cas dans cette logique que seront rédigés les « info-mémos » sur lesquelles travaillent les banques-conseils. « Le niveau de valorisation attendu est très élevé, même pour ce secteur, juge une source proche du dossier. Un des scénarii possibles est que des investisseurs se présentent mais à un prix inférieur, laissant le soin aux dirigeants des deux parties de convaincre Charterhouse. Mais quoi qu’il en soit, cette transaction, si elle est menée à son terme, ne devrait pas se déboucler avant mars-avril. »

https://capitalfinance.lesechos.fr/deals/lbo/siaci-et-diot-tentent-un-rapprochement-1271832