Acquisition par BPIfrance d’une participation de 10% dans le nouvel ensemble SIACI Saint Honoré et Groupe Burus
Acquisition par BPIfrance d’une participation de 10% dans le nouvel ensemble SIACI Saint Honoré et Groupe Burus
Assurance : à peine mariés, les courtiers Siaci et Diot visent déjà la Bourse
Les Echos
A l’heure où les fiançailles entre les géants du secteur du courtage en assurance d’entreprises Aon et Willis Towers Watson battent de l’aile, leurs concurrents en France Siaci Saint Honoré et Diot ont officialisé vendredi leur mariage après des mois de tractations.
Soutenus par un consortium d’investisseurs emmené par le fonds de pension canadien OTPP, les deux courtiers français veulent former un acteur européen indépendant dans le Top 10 mondial et caressent même l’idée d’aller en Bourse.
« A terme, nous envisageons de nous introduire en Bourse. Cela apportera définitivement une stabilité de l’actionnariat », déclare Christian Burrus, dirigeant franco-suisse du groupe du même nom, qui sera directeur général du nouvel ensemble. Une cotation lui permettrait de renforcer son empreinte internationale, en fédérant des courtiers européens invités au capital.
Ancrage français
« Nos concurrents sont clairement identifiés, ce sont les grands courtiers globaux en particulier américains, lance Pierre Donnersberg, le fondateur de Siaci Saint Honoré. La différence fondamentale, c’est que nous sommes un groupe européen avec un ancrage français solide. »
Aux yeux de celui qui présidera le directoire du nouvel ensemble, il en va de la « souveraineté économique européenne » car les courtiers reçoivent des « informations stratégiques » sur les entreprises qu’ils accompagnent. « De plus en plus d’entreprises sont sensibles à l’utilisation et à la sécurité de leurs données » chez les courtiers, souligne-t-il.
Doubler Gras Savoye dans l’Hexagone
En formant un groupe de près de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires et 5.000 personnes, implanté dans plus de 40 pays, les courtiers tout juste mariés restent loin derrière les trois grands que sont Marsh, Aon et Willis Towers Watson.
Siaci est numéro 2 du secteur dans l’Hexagone tandis que Diot, dans le giron du groupe familial Burrus, est numéro 7. En unissant leurs forces, y compris avec LSN assurances, lui aussi détenu par le groupe Burrus, ils comptent doubler Gras Savoye, le numéro 1 sur l’Hexagone, dans le giron de Willis.
Ce dernier est censé changer de mains, mais cela dépendra de la réalisation du rapprochement entre Aon et Willis, actuellement suspendu par le département de la Justice américain.
Deux dossiers de croissance en vue
Fort de sa position en France, le futur ensemble « Diot-Siaci » veut s’étendre à l’étranger. « On a déjà identifié deux dossiers structurants de croissance à l’international, mais ce sera plutôt à l’horizon 2023 », déclare Christian Burrus. Détenant entre 42 % et 45 % du nouvel ensemble, le groupe Burrus contrôle avec le management la majorité du capital.
« On n’est pas dans une logique de montée en puissance pour faire une culbute et revendre dans cinq ans. Nous nous inscrivons dans une logique de long terme », insiste le dirigeant. Dans l’immédiat, Pierre Donnersberg et Christian Burrus assurent que l’emploi au sein de leurs entreprises « est préservé », car « il n’y a pas de doublons » et, au contraire, le besoin « d’augmenter les forces vives ».