Levée de fonds de Provepharm auprès de Tikehau Capital
Levée de fonds de Provepharm auprès de Tikehau Capital
Provepharm réunit 120 millions d’euros pour réhabiliter des molécules désuètes
Les Echos
Nouveau coup d’accélérateur pour Provepharm Life Solutions. Après avoir mis la main sur l’américain Apollo Pharmaceuticals en décembre dernier, le laboratoire marseillais vient de contracter une dette mezzanine record de 120 millions d’euros pour jeter son dévolu « sur une ou plusieurs nouvelles cibles industrielles en Europe », selon son président, Michel Féraud.
L’opération a été conclue avec Tikehau Capital qui rejoint le pool bancaire historique du groupe composé de Société Générale, BNP Paribas, Banque Populaire Méditerranée, Crédit Agricole Alpes Provence et bpifrance. Ces derniers avaient mis sur la table les 42,5 millions d’euros nécessaires à la première acquisition. Le recours à la dette permet aux deux cofondateurs de ce laboratoire, créé en 1998, de conserver la majorité du capital.
En forte croissance
Provepharm a des arguments pour négocier avec ses partenaires financiers. Malgré la crise sanitaire, l’entreprise a réalisé 30 % de ventes supplémentaires l’an passé et devrait encore progresser de 20 % pour l’exercice en cours. Partant de 48,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, elle ambitionne de doubler de taille avant 2025.
L’intégration réussie d’Apollo a déjà enrichi son portefeuille de quatre produits injectables avec une large palette d’applications : un antibiotique, un hémostatique, un antimigraineux et un vasoconstricteur. La désormais branche américaine de Provepharm réalise avec ces références environ 10 millions de dollars de chiffre d’affaires.
Moins d’intermédiaires
Son acquisition a aussi permis au laboratoire de valider une nouvelle organisation commerciale plus directe. Calquant le modèle outre-Atlantique, il a par exemple intégré en France la distribution jusqu’alors confiée au laboratoire Medac, en recrutant une trentaine de commerciaux. Résultat : le chiffre d’affaires tricolore a bondi de 50 %. « Nous allons répliquer ce modèle autant que possible dans les pays où Provepharm est installé », explique Michel Féraud.
Avec ses nouveaux fonds, il compte encore étoffer son portefeuille thérapeutique axé sur la revitalisation de molécules oubliées. « Nous y consacrons déjà 30 % de notre chiffre d’affaires », évalue le patron chimiste qui a construit la réputation de Provepharm en redonnant des couleurs au bleu de méthylène, autrefois condamné pour sa toxicité.
Cet unique composé de synthèse a permis au laboratoire de rouvrir un panel d’applications thérapeutiques, par exemple comme antidote sanguin pour le traitement des empoisonnements au monoxyde de carbone causé par les appareils de chauffage, comme antiseptique, antiviral, antipaludéen… Une trentaine de pays autorisent désormais sa commercialisation.