Levée de fonds de Stonal auprès de Raise
Levée de fonds de Stonal auprès de Raise
Stonal numérise les bâtiments pour améliorer leurs performances environnementales
Les Echos
Connue auparavant sous le nom de La Foncière Numérique, la start-up lève 20 millions d’euros et nomme Robin Rivaton, ancien investisseur chez Eurazeo, à sa tête. Il va travailler aux côtés du cofondateur de la société, Michel Tolila.
L’immobilier est confronté à un défi : organiser la transition écologique pour réduire de 40 % la consommation d’énergie dans les logements en 2030. Ce qui impliquera d’engager de coûteux travaux de rénovation et de réaliser des arbitrages parfois difficiles.
Paradoxalement, les outils dont disposent les acteurs du secteur pour diagnostiquer la performance environnementale des immeubles sont archaïques, voire imprécis et, surtout éclatés dans de multiples documents.
Stonal (ex La Foncière Numérique) a vu le jour à la fin 2017 pour apporter une réponse à ce problème. Cette société a développé une plateforme SaaS qui, grâce à l’intelligence artificielle, centralise toutes les informations essentielles sur les biens immobiliers (données, plans, etc.).
Fiabiliser la donnée
Elle permet de générer automatiquement des indicateurs ESG-ISR (investissement socialement responsable), de vérifier que les immeubles sont en conformité avec la loi et d’aider les propriétaires à prendre les bonnes décisions afin d’améliorer les performances environnementales des immeubles, tout en maîtrisant leurs coûts.
« Il faut qu’il y ait une meilleure connaissance des composants qui caractérisent un actif immobilier, qu’il s’agisse d’un immeuble tertiaire ou résidentiel, ou de biens dédiés à la logistique ou au retail », insiste Michel Tolila, le cofondateur de Stonal.
Grâce à l’IA, les données des immeubles sont triées et analysées en quelques instants, une activité qui prenait beaucoup de temps et qui coûtait cher dans le passé. « Il est important que les données soient suffisamment fiables, exploitables et partageables », poursuit l’entrepreneur.
Ces dernières sont mises à jour en temps réel car elles sont connectées aux systèmes comptables. La numérisation des bâtiments permet aux clients de Stonal de gagner du temps car ils peuvent accéder en quelques clics à des informations sur l’ensemble de leur patrimoine – qui peut compter parfois des milliers de logements.
Près de 10 millions d’ARR
Jusqu’à présent, la jeune pousse a été discrète, mais a séduit 130 clients, notamment parmi les gros acteurs du tertiaire privé (foncières, SCPI) et du logement résidentiel. « Nous avons par exemple 1,3 million de logements sociaux numérisés dans notre base de données », rappelle Michel Tolila. La start-up assure avoir bouclé l’année 2021 sur un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros, contre 3,3 millions en 2018. Elle était proche de la rentabilité l’an dernier. La société, qui compte 120 employés, a aussi racheté l’éditeur du logiciel Abyla en 2020.
Stonal fait partie des jeunes pousses qui étaient dans le radar de Robin Rivaton, un investisseur chez Eurazeo spécialiste de l’immobilier qui avait eu l’occasion de croiser le chemin de Michel Tolila dans le passé. Les deux hommes ont choisi d’unir leurs forces afin de faire croître la société plus vite. Robin Rivaton a été nommé CEO de Stonal, tandis que Michel Tolila occupera le poste de président. Un tour de table de 20 millions d’euros vient d’être levé auprès du fonds d’investissement Raise.
La croissance de Stonal intervient dans un contexte réglementaire porteur, en lien avec les objectifs de réduction des émissions de CO2. Pour la France, le logement représente environ 30 % des émissions de carbone et la pression réglementaire ne cesse de se renforcer. «Les gouvernements successifs poussent, en effet, vers une meilleure isolation des immeubles et les propriétaires ont tout intérêt à engager des travaux s’ils ne veulent pas que leurs biens subissent une décote à l’avenir », rappelle Robin Rivaton.
Consciente que le défi de la performance environnementale dépasse de loin les frontières de l’Hexagone, la start-up tricolore veut profiter de ses nouvelles ressources pour s’étendre en Allemagne et au Royaume-Uni d’ici à cet été et recruter entre 40 à 50 personnes. Elle vise un ARR (annual recurring revenue) de 20 millions d’euros à horizon 2023, et 100 millions d’ici à cinq ans.