La France et l’Arabie Saoudite lancent un fonds d’investissement commun
La France et l’Arabie Saoudite lancent un fonds d’investissement commun
Les Echos.fr
Paris et Ryad ont annoncé vendredi la création d’un fonds qui sera doté à terme de 400 millions de dollars. Par ailleurs, un consortium de géants français, dont Safran, Axa et Orange, investit dans le saoudien KHC. Cap sur l’Arabie Saoudite. Deux mois après la visite en Arabie Saoudite de François Hollande, qui a marqué le début du rapprochement franco-saoudien, les autorités françaises poussent les feux pour que les entreprises hexagonales soient davantage présentes sur ce marché et dans la région. Paris et Ryad ont ainsi annoncé, vendredi 26 juin, la création du premier fonds d’investissement franco-saoudien (FSIF).
50 millions de dollars chacun
Destiné à accompagner les PME et les ETI en Arabie Saoudite et dans les pays membres du GCC (Gulf Cooperation Council), il sera géré à parité par CDC-IC (groupe Caisse des dépôts) et KHC (Kingdom Holding Company) qui investiront chacun dans un premier temps, 50 millions de dollars. A terme, le montant doit atteindre 400 millions qui seront levés prioritairement auprès d’investisseurs tiers, présents dans la région du Golfe. « Nous allons travailler pour renforcer les relations dans le domaine économique et financier ; KHC va aller dans ce sens » a expliqué le Prince Al Waleed, son président.
Dynamisme
Un autre accord a également été conclu vendredi portant sur l’entrée dans le capital de KHC d’un consortium d’entreprises françaises (Orange, Safran, Axa, ADP, Eiffage, Engie, Eren Groupe et Suez Environnement) accompagnées là encore par CDC IC. D’un montant de 150 millions de dollars, cet investissement constitue la toute première opération depuis l’ouverture du capital, le 15 juin, de la bourse de Ryad aux investisseurs étrangers. « Les entreprises françaises réalisent ainsi la première opération depuis l’ouverture de la Bourse de Ryad aux investisseurs étrangers et cela illustre le dynamisme remarquable de notre relation », s’est félicité Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères.
Forum d’affaires à Téhéran
Ces annonces interviennent deux jours après la réunion de la première commission conjointe franco- saoudienne qui s’est soldée par l’annonce de plusieurs contrats (Les Echos du 25 juin), parmi lesquels l’achat de 23 hélicoptères pour un montant de 500 millions de dollars. Ces évènements successifs, qui doivent être complétés en octobre par un forum d’hommes d’affaires à Téhéran consacré aux transports, à l’environnement, la santé, l’énergie ou encore la construction, procèdent de la volonté partagée de resserrer des liens économiques et commerciaux nettement inférieurs à ce que peuvent être les relations diplomatiques. « La France prend sa place en Arabie Saoudite où elle était sous représentée » explique-ton au ministère des Affaires étrangères. La constitution de ce fonds s’inscrit dans la stratégie du gouvernement qui cherche à faire grossir les ETI françaises et à les projeter hors des frontières de l’Hexagone.